Visite de la Ministre des Outre-mer

Mme Annick GIRARDIN, ministre des outre-mer, a visité ce matin les installations du centre hospitalier de la Polynésie française, situé au Taaone à Pirae où elle a été accueillie par M. Jacques RAYNAL, ministre de la santé, par Mme Isabelle SACHET, ministre de la famille et des solidarités et par Mme Claude PANERO, Directrice du CHPF.

La ministre a pu visiter les futurs locaux des maisons d’accueil des mineurs victimes et des femmes qui ouvrira très prochainement au public, présentés par Mme Christiane AH-SCHA, chef de projet. La ministre a ensuite pu découvrir le service de radiothérapie où d’importants investissements ont été réalisés.

Création de deux structures pour femmes et mineurs victimes de violence

Le ministère de la Santé et le procureur général ont travaillé de concert afin de permettre la réalisation de ces deux établissements  « Tuiau Tama » et « Tuiau a Hine ». En Polynésie française, chaque année près de 1 500 femmes sont victimes de violences criminelles ou délictuelles. Chaque jour, 4 femmes sont victimes d’un acte violent connu des services de police et de gendarmerie. En moyenne 2 000 enfants font l’objet de mesure de protection judiciaire. 60% sont des enfants suivis pour violences physiques et sexuelles.

Les violences faites aux enfants ont des conséquences catastrophiques à court, moyen et long terme sur leur santé physique et psychique. Il en est de même pour les conséquences sociales à long terme, car elles constituent le départ d’un véritable cycle d’échec et de violence (échecs scolaires, conduites addictives – tabac, alcool, drogues – marginalisation, isolement social, exclusion, délinquance). Le nombre de victimes de violences augmente depuis plusieurs années et la tendance reste à la hausse pour 2019.

Face à ces constats alarmants, le Conseil de Prévention de la Délinquance en Polynésie française (C.P.D.P.F) co-présidé par le Haut-commissaire, le Président du Pays et le Procureur Général ont arrêté un plan de prévention de la délinquance 2018-2020 qui s’articule autour de 4 priorités dont celle d’améliorer la prévention des violences intrafamiliales visant le développement des prises en charge médico-judiciaire des victimes.

La structure dénommée Tuiau Tama destinée aux mineurs offrira un accueil dans un milieu sécurisant, spécialisé et protégé. Elle assurera un accompagnement pluridisciplinaire au plus près de l’événement traumatique afin de faciliter les procédures judiciaires. Pour ce faire, elle travaillera en relais direct avec les professionnels de la santé, de la justice et de l’action sociale.

Tuiau Tama sera équipé d’un matériel d’enregistrement professionnel permettant à l’équipe pluridisciplinaire (enquêteurs, magistrats, médecins, psychologues), de réaliser des auditions de mineurs victimes « afin d’éviter que l’enfant ne répète ses dires, parce que redire c’est revivre, et pour que ce ne soit pas cet enfant vulnérable, blessé qui aille à la rencontre des divers professionnels compétents mais que ce soit ces professionnels qui viennent vers l’enfant ».

L’établissement nommé Tuiau a Hine, quant à lui, accueillera les femmes. Les équipes pluridisciplinaires offriront un espace d’écoute, de parole, de soins adaptés, mais aussi un espace de conseil et d’accompagnement dans les différentes démarches administratives et judiciaires. Les femmes seront accompagnées et aidées suivant leurs problématiques dans un lieu unique.

Cet accompagnement global permettra d’assister la femme dans les différentes étapes de son parcours de sortie des violences. La structure sera amenée à travailler avec le Centre d’Information des Droits des Femmes et des Familles (CIDFF) et l’Association Polyvalente d’Actions Judiciaires (APAJ) ou avec d’autres associations. 

Ces deux établissements disposeront d’un personnel qualifié parmi lesquels : médecins (pédiatre, gynécologue, généraliste), sage-femme, psychologue spécialisé, etc. Ouvert du lundi au vendredi de 7h à 17h et le samedi de 7h à 12h, en continu, ils offriront un accueil confidentiel et sécurisé. Ils seront implantés dans un espace proche de l’hôpital. La proximité géographique et le lien technique rapide avec les soins spécialisés offerts par l’hôpital sont un élément essentiel de la qualité et de la pertinence de ce projet. Ces deux établissements seront gérés par une association. Tuiau signifie « accompagner, conduire, prendre par la main »,Tama signifie « enfants », Hine signifie « femme », d’où le nom de ces deux structures.

 

Le service de radiothérapie

La ministre a également visité le service d’oncologie et notamment les installations dédiées à la radiothérapie dont le Centre hospitalier s’est doté grâce à un investissement conséquent de l’État, lui permettant d’être sur un haut niveau de soins.

L’accompagnement du Pays par l’État dans le traitement des cancers et le développement du service oncologie du CHPF répond à un engagement de l’Accord de l’Elysée.

L’État soutient financièrement les investissements du plan cancer polynésien qui vise à réduire la charge des évacuations sanitaires internationales et le poids des dépenses de santé tout en améliorant la qualité et la sécurité des soins des patients.